Le jeudi 22 janvier 2015, Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l'Éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche, présentait onze mesures en faveur de la grande mobilisation de l'École pour les valeurs de la République. La mesure n°3 annonçait la création d'un nouveau parcours éducatif de l'école élémentaire à la terminale : le parcours citoyen. Parcours construit autour de l'Enseignement moral et civique, d'une éducation aux médias et à l'information qui prend pleinement en compte les enjeux du numérique et de ses usages, de la pratique du débat démocratique et de la préparation de la Journée Défense et citoyenneté. Parcours qui doit favoriser l’engagement citoyen des élèves en facilitant et en développant leur participation et leurs initiatives dans la vie sociale de l’établissement, en particulier aux côtés des partenaires de l'École. Il s’inscrit dans la culture scolaire que l’on doit à tous les élèves et participe à l’acquisition des connaissances et des compétences du socle commun.
Dans le domaine de l'éducation, le parcours se définit comme étant un programme, ou un plan d'apprentissage. Il exprime de manière évidente un projet de société qui se traduit par un contrat explicite entre la société, l'État et les professionnels concernés. Pour le parcours citoyen, il s’agit de permettre à tous les élèves de se construisent une culture morale et civique pour réaliser notre projet républicain collectif.
A partir de là, formulée sous forme de question : Quelle culture nos élèves devront-ils maitriser à l'issue de leur scolarité ? la finalité du parcours citoyen implique de s’interroger fortement sur ses modalités. Quelle est l’articulation entre les enseignements et les actions menées dans l’établissement au sein des disciplines et avec les acteurs ? Quelle place donne-t-on aux savoirs-être par rapport aux savoirs et aux savoirs-faire ? Quelle est l'importance relative des compétences psycho-sociales (celles qui permettent de s'intégrer dans la société) et des acquis propres à permettre à l'élève de poursuivre sa scolarité et d’accéder à une citoyenneté active ?
La réflexion préalable pour la construction d'un parcours citoyen inscrit dans un cycle d'enseignement et adapté au contexte singulier de l'établissement scolaire qui le pilote, demande une réflexion collective tant sur les objectifs généraux que sur les objectifs spécifiques. Un diagnostic permet de cibler les besoins spécifiques de l’établissement et oriente les actions proposées aux élèves.
L'idée de parcours implique une progression et une progressivité dans les apprentissages. Il est nécessaire d'envisager des allers retours, des balisages qui sont autant de temps d’évaluation possibles des actions comme des acquis des élèves.
Quelques incontournables :
- le parcours est individualisé : tous suivent le même parcours cependant pour ce qui est de l’acquisition des compétences, les objectifs en sont individualisés ;
- le parcours est explicite : les élèves et les familles en connaissent les échéances et les points de passage obligés ;
- le parcours propose de nombreuses et diverses situations d'apprentissages, de façon à prendre en compte les différents rythmes d'acquisition, selon une approche par compétences, en s'appuyant sur des tâches complexes ;
- le parcours prend en compte ce qui se fait en dehors de l'école et dans les actions avec les partenaires ;
- le parcours fait l’objet d’une évaluation des démarches menées.
Le sens du Parcours citoyen est de faire le pari de la transmission active de savoirs complexes. Son fil rouge est l'Enseignement Moral et Civique. De cet ancrage disciplinaire, la réflexion collective tend à articuler les actions qui répondent aux composantes du parcours selon une grammaire propre à l’établissement et à son territoire. Les actions sont alors mises en cohérence par cycle, par année dans le cycle selon les objectifs définis en prenant en compte du développement psycho-social des élèves.
L’enjeu du parcours citoyen est de stimuler et reconnaitre l’engagement des élèves dans des actions concrètes favorisant l'acquisition de l'autonomie, l'aptitude à comprendre le bien-fondé du principe de laïcité et des règles qui régissent les comportements individuels et collectifs favorables au vivre ensemble, la capacité à reconnaître le pluralisme des opinions, et le développement de l'estime de soi et du sentiment d'appartenance à la République.
Concrètement, la construction d'un parcours éducatif nécessite une planification qui réponde à un ensemble de questions.
Cette planification peut suivre le schéma ci-contre :
À partir de la progression construite en Enseignement Moral et Civique, la réflexion menée par l'ensemble de l'équipe éducative cherche à articuler les différentes actions qui répondent aux composantes du parcours citoyen (l'éducation aux médias et à l’information, la préparation de la journée défense et citoyenneté …) selon une grammaire propre à l’établissement et à son territoire.